Déjà en 1848 le maçon français Garnier-Pages avait déclaré : « La République a ses racines dans la franc-maçonnerie et la maçonnerie est la République secrète ». En 1922, le Convent, ou assemblée législative du Grand Orient de France affirmait : « La franc-maçonnerie doit se sentir partout, on ne doit la voir nulle part ». C’est ce qui explique sans doute l’absence de référence à la franc-maçonnerie dans les livres d’histoire de l’enseignement secondaire, pourtant élaborés par une majorité de francs-maçons, même lorsqu’il s’agit précisément de Jules Ferry et du petit père Combes, artisans zélés de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. En 2001, dans leur livre « Les frères invisibles » (Albin Michel) Ghislaine Ottenheimer et Renaud Lecadre prétendent, sans avoir été attaqués, que le Président Chirac serait membre de la Loge Alpina. En tous cas, la lecture de son allocution à l’occasion du 275° anniversaire de l’Ordre Maçonnique en France, le lundi 23 juin 2003 donne l’impression qu’à ses yeux rien ne s’est fait de bon en France depuis deux siècles et demi, sans que la franc-maçonnerie l’ait marqué de son empreinte (voir site internet : http://www.cesnur.org/2003/fr_chirac_1.htm). Le président du Sénat, Monsieur Christian Poncelet, est notoirement connu comme franc-maçon. Alain Bauer, récemment Grand Maître du Grand Orient, était il y a peu conseiller au premier cabinet du Ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy.

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Et alors que l’on nous a annoncé à grands bruits un changement de politique sur cent jours, « l’Homme Nouveau » sous la plume de Philippe Maxence, dans son éditorial du 19 juin 2005, nous apprend, avec humour , à propos de Dominique de Villepin que « certains parlent aujourd’hui de (ses) relations fraternelles avec certaines officines pratiquant la discrétion » !

Du reste, le 25 juin 2003, recevant une délégation de maçons, il leur dit : « La France est héritière de votre histoire, comme la franc-maçonnerie est héritière de l’Histoire de France ». Les mêmes se sont opposés à la mention des origines chrétiennes dans le projet avorté de Constitution Européenne. Et pourtant !

Le 5 septembre 2005, Alain Bauer, annonçant sa démission du Grand Orient dans Le Monde, ne peut s’empêcher de tirer un coup de chapeau à son obédience qui « a été l’Eglise et le parti de la République » et qui « a amorcé le travail de mise en place d’une législation favorisant la liberté de recherche dans le domaine bioéthique (entendez recherche sur l’embryon humain) ou le droit de mourir dans la dignité (entendez euthanasie active) »

Ayant été moi-même franc-maçon pendant quinze années, Vénérable de Loge, membre du Convent, Chevalier Rose-Croix (18°) et membre de la Fraternelle des hauts fonctionnaires, je puis témoigner que beaucoup de textes de lois, notamment sociétales, ont été préparés dans les loges et dans les convents avant d’être soumis au Parlement et au Sénat, presque clefs en mains; ces mêmes lois ont été adoptées à des majorités inattendues, car les députés ou sénateurs de droite et de gauche, appartenant à la franc-maçonnerie, avaient su taire leurs divergences politiques et sociales, pour faire corps dans l’avènement du plaisir sans contrainte : contraception artificielle, avortement, divorce-répudiation, PACS, censés libérer la femme pour mieux l’asservir, pour mieux la soumettre au plaisir sans se soucier des conséquences psychologiques et des laissées-pour-compte, qui grossissent les rangs des déprimées et des familles monoparentales sous le seuil de pauvreté, comme le souligne Martin Hirsch, directeur d’Emmaüs. Bientôt, grâce aux efforts de l’ancien sénateur et toujours franc-maçon Henri Caillavet la canicule sera remplacée par la piqûre salvatrice pour hâter « la mort dans la dignité », comme si toute mort n’était pas digne de respect, si l’on veut bien respecter la personne humaine de sa conception à sa fin naturelle.

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Déjà, après le génocide intra-utérin (GIU serait plus juste qu’IVG), le lobby aux trois points s’agite pour permettre l’expérimentation sur les embryons humains, dont on se soucie moins que d’un ours des Pyrénées ou de quelques loups du Mercantour, après les « bébés-phoques » de notre icône de Marianne ! Certes, j’ai participé activement à cette culture de mort, avant ma conversion, et j’en demande pardon à Dieu et aux hommes. Je me targuais d’être un humaniste, mais mon humanisme sans Dieu était un humanisme déshumanisé, puisqu’il était homicide et totalitaire, voulant imposer son laïcisme à toute la planète.

Comme je ne veux dire que la vérité, et non pas procéder par allusions perfides, je voudrais tout d’abord parler de mon expérience personnelle, précisément dans ce domaine du GIU, pardon de l’IVG ; il s’agit en fait d’un Arrêt Volontaire de Grossesse et non d’une Interruption qui supposerait une reprise hautement improbable de la grossesse, après le passage traumatisant de l’aspirateur ! Ayant déjà des responsabilités dans la franc-maçonnerie, membre actif du Parti socialiste et membre du Planning Familial, j’ai participé en tant que chirurgien-gynécologue au travail de préparation de l’adoption de la loi Veil.

Pendant les années 1973-1974, une minorité s’est employée, auprès des médecins et du public, à grossir la gravité et le nombre d’avortements clandestins : on a parlé de 300.000 cas par an alors que des études démographiques récentes arrivent à des chiffres de 50 à 60.000, ce que l’ai appris ultérieurement. Nous en sommes à plus de 200.000 malgré la contraception. Le Planning et le M.L.F invoquaient dans la presse le droit à disposer de son corps, comme si l’embryon était un simple appendice de la femme, dont un chirurgien peut vous amputer sans état d’âme . Valéry Giscard d’Estaing annonçait dans son programme présidentiel la libéralisation de l’avortement; après son élection un de ses conseillers était Jean-Pierre Prouteau, Grand Maître du Grand Orient de France, tandis qu’auprès de Madame Simone Veil, Ministre de la Santé se trouvait, comme conseiller, le très actif Docteur Pierre Simon, Grand Maître de la Grande Loge de France, gynécologue lui aussi. A ma connaissance, dans ce gouvernement de Jacques Chirac, en 1974, il n’y avait ni rabbin, ni iman, ni prêtre, pas même ce brave Abbé Pierre, pas même comme conseiller spirituel, ce qui aurait pu en sauver quelques-uns

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Bien entendu, tout ceci au nom de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, mais avec une hostilité franche à la religion de quatre-vingt pour cent des français, comme le prouve notamment les écrits du Dr Simon, pourtant plusieurs fois Grand Maître d’une obédience, qui se dit particulièrement tolérante vis-à-vis des religions…sauf une, sans doute. Voici ce qu’il écrivit en 1979, dans un livre intitulé « De la vie avant toute chose » (cela ne s’invente pas !) : « La polémique autour de la loi Veil, c’est le choc de deux mondes (…). Les solutions que nous fournit la morale traditionnelle ne peuvent plus nous contenter. Elles reposent sur une sacralisation du principe de vie dont l’essence est superstitieuse et la démarche fétichiste (notre cher confrère sait de quoi il parle, puisqu’il a vécu plusieurs initiations maçonniques, de type animiste) (…). La contraception libératoire a fait tomber le mur des fatalités traditionnelles (la franc-maçonnerie, pourtant, se réfère à des traditions templières, égyptiennes et même noachiques). Sa disparition ouvre le champ libre où il va falloir installer la nouvelle morale (morale jamais définie, puisque évolutive, comme l’écrit Henri Caillavet : « la morale est essentiellement contingente, elle évolue, elle n’est pas transcendantale : ce qui est vrai aujourd’hui se révélera faux demain »). Nous découvrons ainsi que la nature, la vie, sont plus que jamais une production humaine (quel orgueil prométhéen !) (…).

La vie perd le caractère d’absolu qu’elle avait dans la Génèse. Le bonheur sera sans Marx et sans Jésus ; le mariage deviendra une communauté sociale. Son problème : ne pas empiéter sur la vie sexuelle. Au géniteur succédera l’amant (…). La sexualité sera dissociée de la procréation, et la procréation de la paternité. C’est tout le concept de famille qui est en train de basculer ici ».

Comme il n’y a pas de prophète dans la franc-maçonnerie, on le saurait, on doit reconnaître qu’après vingt-cinq ans d’action souterraine, notamment au niveau de l’Education Nationale, le programme du Grand Maître n’est pas loin d’être réalisé, d’autant plus facilement que les réactions des responsables et des croyants de toutes les religions ont été habilement étouffées au nom d’une intangible laïcité, devenu laïcisme, dont le caractère sacré est une spécificité française, et dont le caractère contagieux gagne les démocraties européennes.

Mais me direz-vous, il y a des partis de droite chargés de veiller sur l’éthique et la morale naturelle, celle de toutes les grandes civilisations, fondées notamment sur le précepte « tu ne tueras point ».

Eh bien, détrompez-vous : que je sache Giscard d’Estaing, Chirac et Madame Veil ne sont pas des responsables politiques de gauche, et comme il y a, en France, à peu près autant de parlementaires francs-maçons à droite qu’à gauche, la loi Veil fut adoptée majoritairement par ces derniers, droite et gauche confondues. On sait que de mesure exceptionnelle, réservée aux grandes détresses, elle est devenue un droit, puis étendue de dix à douze semaines, et que toute manifestation d’opposition à cette loi homicide peut conduire en prison : pourtant, le génocide intra-utérin a fait six millions de victimes innocentes en France depuis trente ans, alors que nous sommes obligés de faire appel à l’immigration afin de compenser notre démographie insuffisante à renouveler normalement les générations.

Mais, le politiquement correct, entretenu par des médias largement infiltrés de francs-maçons a réussi à faire oublier aux français que ce qui est légal n’est pas forcément légitime et encore moins moral.

C’est ainsi que l’on apprend dans le livre du regretté Michel-Constant Verspieren, « L’impasse maçonnique » paru en mai 2001 , que Patrick Le Lay, PDG de TF1 est au sommet de la hiérarchie maçonnique (33° degré), tandis qu’à propos d’une émission de France 2 sur les dérives de la franc-maçonnerie, l’Evénement du Jeudi (18 janvier 1996) n’hésite pas à affirmer que « la télévision est un fief privilégié de la maçonnerie ».

Même des journalistes qui se prétendent catholiques, sont suspects, comme celui qui est à même de révéler des secrets réservés aux initiés et les noms d’hommes politiques contemporains appartenant à la franc-maçonnerie dans un article du Point du 9 décembre 1985 ; au reste, son récent livre sur Marie confirme ses tendances hérétiques et iconoclastes. Pour ceux qui douteraient de mes propos, qu’ils lisent le livre de Ghislaine Ottenheimer, cité plus haut, ou qu’ils consultent le site internet « Hiram » installé par des francs-maçons eux-mêmes, écoeurés par ce que leur famille philosophique est devenue. Qu’ils lisent enfin la grande interview d’Alain Bauer dans Le Parisien du 31 août 2005.

On peut s’étonner aussi du silence de l’enseignement officiel sur le rôle de la franc-maçonnerie au moment de la Révolution Française, de la Commune et dans nos cinq Républiques, comme de l’appartenance maçonnique de la plupart des Présidents américains, à commencer par le premier, Georges Washington.

Bien sûr on me rétorquera que nous sommes en démocratie et que chacun est libre de ses options philosophiques et religieuses. Certes, mais justement pourquoi cette minorité de 140.000 personnes sur une population de soixante millions d’habitants (soit 0,2% de la population) doit-elle exercer sa réflexion dans le secret des loges, à l’insu même des membres de sa famille les plus proches, et monopoliser jusqu’à 20 à 30% des postes parlementaires, soit au moins cent fois plus que dans la population générale ? Et cette proportion était largement dépassée sous la III° République, au temps où Jules Ferry et Emile Combes, tous deux francs-maçons, préparaient puis réussissaient la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

Et, comme l’écrit justement Jean Verdun, ancien responsable de la Grande Loge de France, dans son livre « Carnets d’un Grand Maître », après ce succès : « les francs-maçons en tant que tels n’auraient plus dû se mêler des affaires de la Cité ».

Doit-on croire, Michel Barat, ancien Grand Maître de cette même obédience, lorsqu’il estime dans « La fin des Lumières » qu’il « faut renoncer au secret maçonnique » ou Alain Bauer, dans le Figaro-Magazine du 30.09.2000, qui écrit : « Même le terme secret maçonnique va être emporté par le souci de transparence, et va disparaître du vocabulaire du Grand Orient, parce qu’il est mal vu de l’extérieur »

Il explique : « D’abord considéré comme un gage de discrétion, il apparaît aujourd’hui comme une pratique beaucoup plus détestable qui amène parfois à des formes de corruption, de concussion et d’affairisme ». Voilà, en tous cas, des signes de lucidité, à défaut d’effets tangibles.

Que proposer alors ? La réponse est donnée par les Grands Maîtres eux-mêmes.

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On ne peut évidemment contester aux francs-maçons le droit de se réunir, comme toute association régie par la loi de 1901, encore que les Fraternelles, très influentes, n’ont aucune existence officielle même au sein des Obédiences. Mais, qu’elles-mêmes, suppriment de leurs Constitutions, Règlements et Rituels toute référence à un quelconque secret, notamment d’appartenance. Et, comme il est d’usage dans un pays démocratique pour toute sorte d’associations, que, mises à part les initiations, les réunions de loge se tiennent dans un local ouvert, sans « frère Couvreur » qui assure la fermeture et le surveillance de l’unique porte du temple, privé déjà de toute Lumière extérieure car dépourvu de fenêtres.

Que les parlementaires, les élus, les fonctionnaires et les magistrats aient l’honnêteté et le courage de ne pas dissimuler leur appartenance maçonnique, comme d’autres ne cachent pas leur appartenance philosophique, syndicale ou religieuse ; qui se cache pour aller à la synagogue, à la mosquée, au temple ou à l’église ?

Mais on peut aller plus loin et proposer à la franc-maçonnerie le « droit de mourir dans la dignité », qu’elle se saborde et qu’elle abatte elle-même le Mur de Berlin qui la sépare de la société démocratique, qu’elle a contribué à créer, certes, mais qui n’a plus besoin de ses pompes et de ses œuvres cachées.

En 1936, la grande mystique, Marthe Robin, dont le procès de béatification est en cours, déclarait au père Finet que « trois erreurs du monde moderne s’effondreraient : le communisme, le laïcisme et la franc-maçonnerie ».

Le dernier convent du Grand Orient confirmerait cette prophétie, si l’on en croit l’Express du 15 septembre 2005 : « Grand Orient, grand tourment », ainsi que le sous-titre du dernier livre d’Alain Bauer : « La fin de la franc-maçonnerie ? » après « Le crépuscule des frères ».

En tous cas, vive la séparation de la Franc-maçonnerie et de l’Etat !

fin